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ãÔÇåÏÉ ÇáäÓÎÉ ßÇãáÉ : Les problèmes de la Traduction en français des proverbes marocains.



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18/03/2008, 04:04 AM
Les problèmes de la Traduction en français des proverbes marocains.


Introduction :

La traduction, comme activité de la pensée humaine, assure une certaine liaison entre différents modes de communication, une espèce de lien dialogique entre deux (des) langues, deux (des) moyens d’expressions, deux (des) imaginaires, voire deux (des) cultures… souvent dissemblables.
A cet égard, les approches de traduction de langues liées à l’interculturalité ont pris une importance de plus en plus grande dans les domaines de recherche s’intéressant aux phénomènes de contact, de comparaison de cultures et de compréhension des langues dites étrangères.
Moult dimensions de la traduction ont certes déjà fait l’objet d’études diverses, aussi utiles les unes que les autres. Les activités traductrices d’une langue vers une autre langue, d’une culture vers une autre, font apparaître plusieurs problèmes ; lesquels demandent à être élucidés et circonscrits.
La traduction n'est pas exclusivement le passage d'une langue à une autre, mais le rapprochement de deux cultures, voire de plusieurs cultures. Un rapprochement qui n’exclut évidemment pas la notion d’écart que provoquent les interférences linguistiques et culturelles inhérentes à la praxis traduisante. Chercher les équivalents et les correspondants est certes un moyen qui garantit un transfert quelconque d’une langue à une autre, mais tenir compte uniquement de ces deux faits conduirait à anéantir toute dimension inter linguistique – et, partant, interculturelle – porteuse de significations nouvelles.

Les proverbes sont des énoncés particuliers de par leur forme, leur contenu, leurs objectifs. Leur traduction peut sembler relativement facile vu leur concision (la majorité n’excède pas une ligne et les proverbes formés de deux mots sont assez fréquents) comme par exemple : la cupidité(est) une peste.
Mais en fait, elle s’avère plutôt compliquée, étant donné les caractéristiques du genre et l’importance accordée tant à la forme qu à la substance. L’objectif principal du proverbe est de véhiculer un message, une sagesse, et de transmettre de génération en génération, une série de conseils et de recommandations, fruits d’expériences accumulées au cours des siècles. Le sens semble, donc, primordial et une traduction qui privilégierait le sens devrait être appréciée à priori.
Mais il s’agit d’énoncés appartenant à la littérature orale transmis de bouche à oreille et nécessitant, par conséquent, des qualités syntaxiques et stylistiques qui permettent de les mémoriser facilement, de les rendre très expressifs et surtout faciles à transmettre. Une traduction intelligible est certes nécessaire, mais elle ne peut se faire aux dépens d’une certaine poésie résultant des sonorités, du rythme, des images, de l’originalité structurelle qui font la spécificité du proverbe.

Nous allons prendre d’abord une première difficulté sur laquelle nous n’allons pas nous étendre et qui concerne le lexique.

Il s’agit de mots propre à une culture et pour les quels la langue cible ne possède pas d’équivalents puisque. Et cela a été trop souvent répété, les langues sont loin de découper la réalité de la même façon. Les langues ne sont pas un simple miroir de la réalité et chacune reflète, à sa manière cette même et unique réalité.
Parmi ces proverbes contenant un lexique auquel rien ne correspond dans la langue française (puisque nous parlons de la traduction arabe/ français), nous citerons l’exemple suivant :
Un seul poisson empeste tout le chouari.
Leila Messaoudi garde le terme arabe dans sa traduction (p.40) et précise en note infra paginale le sens du terme.Faiza jibline (p.93) cite la définition du dictionnaire colin d’arabe dialectal, et bouchta el attar définit le référent et le décrit comme étant composé d’un pont et de deux poches (deux ˝yeux˝) dans le glossaire à la fin de son ouvrage (p 313). Ils ont tous senti que le mot panier (un correspondant approximatif) aurait, effectivement, exprimé le message (un contenant pour le contenu) mais aurait privé le proverbe d’un terme typiquement marocain. L’équivalent français cité par f .jibline (la brebis galeuse qui gâte le troupeau) exprime certes, la même constation mais n’emploie pas la même image.
Dans le lexique difficilement traduisible, nous avons notamment des noms de vêtements. Un mot a attiré particulièrement notre attention, c’est le terme ћmala dans :

" εӘnq lӘћmala ћmala u εӘnq Šrit".

Traduit par ‘’ colliers ‘’ par F.JIBLINE. (p.98) et par ‘’ rubans’’ par L.MESSAOUDI. (p.56) dans :

" Šrawt lӘftajӘl wӘllaw ћmajӘl".

Quand ћmala s’oppose à Šrit (corde) et à Šrawt (chiffons) il devient un signe de noblesse. Le proverbe oppose ainsi ceux qui sont nobles à ceux qui ne le sont pas. Les chiffons qui deviennent ћmala est une sévère critique de l’arriviste. Le terme aurait pu être maintenu dans la traduction parce qu’il renvoie à des traditions vestimentaires, symbole du rang social.
Restons dans les vêtements pou examiner ce très beau proverbe cité par F.j.

" LћӘq ţlӘε u hӘzz sӘlhamu u lbaţӘl nzal u hӘţţ sӘlhamu".

L’équivalent de sӘlhamu est le mot burnous qui est un habit pour homme, ce qui ne pose aucun problème pour la personnification employée dans le proverbe marocain. Mais dès qu’on traduit les deux termes personnifiés, ћӘq et baţӘl sont remplacés par des termes féminins (la justice et l’injustice) et le terme burnous devient inadéquat. On peut, certes, supprimer la personnification et ne traduire que le sens, mais on priverait le proverbe d’une très belle image qui en fait la beauté. Dans la traduction, les deux notions personnifiées sont au féminin et non plus au masculin comme en arabe. Les deux notions personnifiées sont au féminin et non plus au masculin comme en arabe, le mot burnous dérange. Faudrait-il dans la traduction affubler les deux notions d’un vêtements féminin et lequel ? Sera-t-il emprunté à la culture source, pour garder au proverbe sa couleur locale, ou à la culture cible pour l’intégrer au milieu d’accueil ?
Les noms des plantes et des fruits, assez employés dans les proverbes, posent aussi un problème au traducteur. Les termes ћӘlfa et sӘmmum, par exemple, sont maintenus dans la traduction (F.j.p.102 et L.M.p.66) avec des explication en note de bas page.
Le terme Žihad, très chargé culturellement est conservé aussi (L.M.p.94) . II en est de même du lexique appartenant au champ sémantique du maquillage comme marwӘd, khol, henné… si le premier et vraiment étranger à la langue française – d’où la nécessité de l’expliquer – les deux autres semblent déjà assez familiers au locuteurs de la langue – cible vu le contact des cultures. Il en est de même du mot Ramadan qui n’a peut – être pas, tellement besoin d’explication dans le proverbe :

Pour ton bien o ramadan je t’ajouterai aussi chewwal.

Alors que le mot ‘’ chowwal’’ en exige absolument une.
Le mot caïd dans le proverbe suivant :

‘’ Il lui donne un franc pour sa dot et voudrait qu’elle accouche d’un caïd.’’

Est maintenu, peut-être parce qu’il relativement connu, mais surtout parce qu’il évoque tout une culture. Certes les ‘’tite’’ symboles de puissance et de intraduisible et préserve l’identité du proverbe.
Comment traduire le mot " şħor" qui ne correspond à aucune réalité dans la culture de l’autre ? En le gardant dans la traduction on transmet le message mais aussi une culture, des traditions, des croyances (F.j.pp 71 et 137). Ailleurs le verbe dérivé de "şħor" est traduit par une longue périphrase définissant l’action exprimée par le sujet : " lli jӘşşaħӘr" devient celui qui prend le repas de munuit (pendant le ramadan).
Quand les proverbes puisent leurs images dans les mythes et les légendes propres à une culture, il devient difficile de trouver les mots exacts pour les traduire :
Si tu rencontres une femme qui a le mauvais œil, crache sur son chemin et souhaite lui la Quarina (EL ATTAR-p.281).

Le dernier mot aurait pu être traduit par la mort, mais l’auteur des proverbes marocains a préféré conserver le nom propre qui, selon son explication désigne ‘’ Un esprit féminin qui cause la mort des jeunes enfants ‘’. Cette explication, donnée entre parenthèse est nécissaire à la compréhension du proverbe. D’ailleurs il n’y a pas que ce développement qui allonge le proverbe. Il y a aussi la périphrase ‘’ une femme qui a le mauvais œil à la quelle correspond un seul mot en arabe (lӘmεajna).
La case étant vide dans la langue- cible, la seule solution est la périphrase explicative et c’est la concision du proverbe qui en pâtit, mais le message est sauvé.
Les noms propres, qui par définition ne sauraient avoir d’équivalents, constituent un nouvel obstacle pour le traducteur des proverbes, parce que le choix de tel ou tel prénom (ou nom) ne semble obéir, dans la plupart des cas, qu’à des raisons purement phoniques. La rime étant une des caractéristiques du proverbe, nom propres sera choisie en fonction du mot avec lequel il rime. Mais si dans les deux exemples suivants, la rime est préservée parce que les deux mots du proverbe d’origine sont, soit des noms propres :

"Quiconque vient du Sahara est ton cousin o zahra".

Soit un nom propre et un nom d’emprunt :
Dans d’autres proverbes traduits en français, le nom propre employé devient complètement arbitraire parce qu’il a été choisi, à l’origine, en fonction de ses sonorités et non pas en fonction du sens de l’énoncé :

"Quand il naîtra (jӘxlaq).
On l’appellera abderrazzaq"

Dans une variante de ce proverbe ‘’jӘxlaq’’ est remplacé par yzid, automatiquement abderrazzaq cède la place au prénom Saïd qui rime avec yzid.
Dans le proverbe traduit, on ne voit plus le rapport entre ‘’ naîtra’’ et le prénom employé, ni entre Daoud et recommencer dans le proverbe suivant :

" Jamais daoud ne recommencera (jεawӘd) ".

Ces rapprochements phoniques, qui font la beauté du proverbe, constituent un véritable problème pour le traducteur. Les allitération, les assonances, les dérivation,les paronymes… qui sont des figures très fréquences dans les proverbes et qui leur confèrent charme et poésie, sont nécessairement sacrifiés lors du passage de l’arabe au français
Comment traduire :

1- "šši mӘn šši u qӘllӘt šši ka trӘ šši".
Sinon par :
2-"on peut tout quand on a beaucoup et en avoir peu use".


Toutes les sonorités qui font l’originalité dans (1) disparaissent dans (2) et les exemples de ce genre sont légion.
L’un des procédés stylistiques qui donnent un rythme particulier et permet ce jeu des sonorités qui caractérisent certains proverbes est la répétition des mêmes termes :
"La mӘnnu mӘnnu la kullu kullu".

On aurait pu avoir uniquement ‘’La mӘnnu la kullu’’ sans la répition des deux termes et le sens aurait été le même (ni entièrement ni en partie). La traduction en français avec la répitition peut paraître peut paraître ‘’ bizarre’’ puisqu’elle n’apporte rien au sens, mais c’est elle qui donne à cette parole une cadence que l’oreille apprécie et que la langue parlée recherche.
Le recours à la figure de la dérivation (ou pseudo dérivation ?) s’explique par le même souci des sonorités :

"εӘmmӘk jaεmik xalak jaxlik baεεad mӘn dӘmmak la
jadmik (lajaţlik) ".

Dans ce proverbe, verbes et substantifs correspondants sont construits sur le même schème consonantique. Dans la traduction, il n’y a plus ce rapport morphologique qui ’’ explique’’ le choix des actions désignées par le proverbe et présentées comme étant dans la nature même de ce que le substantif exprime de par la relation morphologique qu’ils entretiennent avec les verbes qui leur succèdent dans cet énoncé.

Traduire le proverbe suivant :

"Nnsa nsahum llah men rhħamtu".
Par :

‘’ Les femmes ont été exclues par dieu de sa miséricorde’’ (El Att- p.79).
Exprime, certes, le sens de cette réflexion, mais dans son expression en arabe, le rapprochement phonique entre nsa et nnsa laisserait presque sous entendre que cette appellation de femmes (nnsa) viendrait de cette exécution exclusion dont parle le proverbe.
L’importance accordée aux sonorités apparaît aussi dans tous les proverbes basés sur l’homonymie et la paronymie que la traduction risque de défigurer :

(1) " ddin ka jihӘddam ddin".
N1 N2

(2) "sӘnεa xir mӘn šabεa".

Malgré toutes ces contraintes phoniques propres à chaque langue il arrive que le traducteur réussisse à trouver une formulation qui conserve au proverbe sa rime :

- ‘’L’invité est un invité même s’il reste un hiver et un été’’ (El Att-p.161).

"ddif dif waxxa jaq šta u xrif".

Ou ses allitérations :
-‘’Graisse le lacet il glissera’’.
(dhin ssir jsir).

Pour avoir cette répétition des sons fort recherchée dans ce type de discours, le proverbe se contente, fréquemment, de répéter un terme. Bien sur cette figure garde toute sa valeur stylistique d’insistance comme dans cet exemple :

" Zzraε jdur jdur jrŽaε l tӘqbӘt rrhħa".

Dans cet exemple la répétition exprime l’itération et la longue durée.
Il nous semble difficile de retrouver cette répétition dans le proverbe traduit en français qui exprime la modalité du certain et l’aspect duratif itératif d’une autre manière.
Nous avons relevé un cas particulier de répétition dans le proverbe :

" Maši kul εali εali".

Ou apparaissent les figures de l’antanaclase (répétition du même mot avec deux sens différents) et de la synecdoque de l’individu ( ou antonomase) parce qu’ un adjectif a été promu au rang de mon propre. Le rapport sémantique entre l’adjectif et le nom propre existe dans la langue, mais le proverbe dénonce ce rapprochement et rejette ce qui fut à l’origine du choix de cette qualité pour former le prénom homonyme. Autrement dit, selon le proverbe, ce n’est pas parce qu’on s’appelle Ali (grand, noble…) qu’on possède effectivement les qualités de noblesse et de grandeur. D’ailleurs dans la traduction française, va intervenir un phénomène inexistant dans la langue arabe, c’est la majuscule pour le prénom et la minuscule pour l’adjectif, les distinguant ainsi typographiquement :
" Tout Ali n’est pas grand".

Dans la traduction, la figure de discours qui sous-tend le proverbe disparaît, il n’ya plus aucun rapport sémantique entre Ali et grand. Si on peut se permettre la création d’un proverbe qui exprimerait la même pensée en se basant sur la même figure, ce serait par exemple :
"Tout clément n’est pas clément".

Bien sur on ne sélectionne pas la même qualité- la grandeur pour l’un et la clémence pour l’autre-, mais de toute façon les deux qualités ne sont que d’une manière synecdotique (de la partie pour le tout). On peut prendre n’importe quelle qualité, pourvu que l’adjectif qui l’exprime ait servi, par une sorte de passage d’une catégorie sémantique à une autre, à former un nom propre, pour traduire la pensée contenue dans le proverbe.
Il y là un jeu des sonorités, un jeu de mots que l’on retrouve dans d’autres proverbes ou n’intervient pas cette figure de la répétition. Mais le jeu de mots, qui est un travaille du génie populaire qui a construit ces énoncés, les rend pratiquement ‘’ intraduisibles’’ ( du moins si l’on considère que la forme est tout aussi importante que le fond). Prenons par exemple :

1- "ma ka jakul wӘhdu ġir ţţbel".

Littéralement :
"Ne mange seule que le tambour".

Qui parait opaque dans sa traduction. C’est un proverbe construit sur une syllepse ou le verbe manger a un sens propre (sujet= une personne) et un sens figuré : ‘’ manger (recevoir) des coups’’ (sujet= tambour). La personne qui mange seule est comme le tambour qui reçoit des coups : le proverbe incite au partage, à la générosité et à l’hospitalité par cette comparaison, mais en évitant la comparaison classique, intellectuelle, froide l’emploi absolu du verbe manger contribue à donnera l’expression la concision qui la caractérise.
Comparaison avec le tambour avec le serpent dans ce proverbe :

" Ma ka jӘmši εla kӘršu ġir lħӘnš".
Littéralement :
‘’ Ne se déplace sur son ventre que le serpent’’.

Mais l’expression" jӘmši εla kӘršu", employée avec un sujet +H ( ce que sous-entend le proverbe sans le dire puisqu’il s’adresse à l’homme, et le serpent ne l’intéresse que comme comparant) prend une autre signification.
Voici un dernier exemple, de structure différente, mais avec le même jeu de mots qui rend difficile la traduction :

"Žab rŽla u kla rŽltin kun ġir šadd rӘŽlih".

Le dialectal marocain ayant deux termes morphologiquement très proches pour désigner le gigot et la jambe va pouvoir faire un jeu de mot entre ‘’ apporter un gigot," retenir (garder) son gigot et "retenir ses jambes’’ (rester chez soi). Certes la traduction de l’idée exprimée par le proverbe est, peut-être la seule possible (Il a apporté un gigot et en a mangé deux, il aurait mieux fait de rester chez lui) mais la parle proverbiale y perdrait cette mise en forme qui la fait prononcer avec un sourire moqueur.
Cette ironie ne doit nullement disparaître de la traduction. Quand elle est inhérente au proverbe et se dégage de son sens même et de la logique qui le sous-tend, on la retrouve dans la traduction :
" MӘn kӘtrӘt mħӘbbtu nsa smijtu".

(Il l’aime tellement qu’il a oublié son nom).

Il y a d’autres proverbes qui ne nécessitent aucune explication, dans d’autres cas la traduction risque d’être inintelligible :

" Llah jӘεtina ši nӘqra fašš jӘgbӘr nħasna ".

(Que dieu nous donne de l’argent où disparaîtra notre bronze).

Symbole de pureté, de bien, de bonté… l’argent s’oppose, dans l’imaginaire marocain, au bronze représentant les défauts, le mal, l’impureté…
La traduction par l’équivalent, quand elle est possible, est fort appréciable puisqu’elle facilite la compréhension par le disténataire du proverbe traduit, mais le décolore et le prive d’une manière d’exprimer le monde.
Certes l’équivalent français de :

" Lħsab şabun".
Est :
(Les bons comptes font les bons amis).

Mais tout ce que le mot savon évoque comme image de pureté. Propreté, netteté…s’éclipse. La métaphore n’a peut-être rien de poétique, mais elle a l’avantage de puiser dans le quotidien, ce qui lui confère toute sa charge sémantique et sa force expressive.
- utilisation de l’impératif dans les proverbes marocains :

L’utilisation de l’impératif a un sens déférent ici, l’impératif n’exprime pas toujours l’injonction dans le proverbe, il peut exprime aussi un constat ou le la description d’un état :

" Bni u εӘlli sir u xӘlli".

Cette réflexion profonde sur la condition humaine, la langue française l’expremerait peut-être, nous semble -t-il, dans ses proverbes par l’emploi d’un indéfini(on) ou d’un génirique (l’homme) suivi d’un présent gnomique.

" On construit et on élève (des bâtiments), on part et on abandonne (tout). "

Ce qui donne à ce proverbe marocain cette concision extraordinaire, c’est l’emploi absolu des verbes transitifs.Dans la traduction on est tenté de compléter ces verbes et il n’est pas dans ‘’ les règles’’ du français d’employer l’impératif avec la valeur que lui donne ce proverbe. On risque de tomber, alors, dans la syntaxe ordinaire et quelque peu banale dans une structure qui manque d’expressivité : de la forme lapidaire, du rythme et des sonorités, plus rien ne subsiste.



Conclusion :


Dans le processus de traduction, on rapproche non seulement deux langues, mais on rapproche en même temps encore deux cultures différentes. Deux cultures peuvent être très proches (voir la typologie des cultures, 2.2.1.), mais elles peuvent aussi être très différentes l’une de l’autre. Dans ce dernier cas, le traducteur aura souvent des problèmes de traduction.
Une différence importante entre deux cultures peut être le concept qu’on a du monde. Wilhelm von Humboldt a déjà constaté au XVIIIe siècle que la langue crée en fait une certaine perspective entre le regard et ce qu’on voit. Le concept qu’on a du monde est donc dans un sens prédéterminé par la langue. Ceci a pour conséquence que les gens ne voient pas ce qu’ils ne savent pas nommer, donc ils distinguent seulement ce qui est connu dans leur langue. De cette façon, le concept du monde diffère d’une culture de l’autre. Le problème qui surgit, c’est la difficulté ou mêmel’impossibilité de traduire ces différents concepts du monde. Comment faut-il traduire les différentes visions du monde? Le problème est encore plus grand dans le cas où il faut traduire un mot qui est inconnu dans la langue cible:
Ces termes et concepts inconnus existent sur tous les niveaux, pensons par exemple à la technologie et à la culture, et posent souvent des problèmes en cas d’une traduction. Dans un tel cas, on se demande toujours dans quelle mesure il faut rester fidèle au texte source au niveau lexical, autrement dit au niveau du contenu : est-ce qu’il faut traduire la notion inconnue dans la langue cible et ainsi avoir une traduction un peu bizarre (si on n’explique pas ce terme inconnu) ou est-ce qu’il vaut mieux remplacer le terme par un autre terme (connu dans la langue cible) ou tout simplement l’omettre? Ce choix dépend de la stratégie du traducteur.
Chaque traducteur a sa propre stratégie, car l’un préfère une traduction plutôt libre, ce qui veut dire qu’il ne traduit pas littéralement mot à mot, on adapte les mots au texte cible en choisissant des mot connus, ce sont des «naturalismes», autrement dit «rendre le texte plus accessible au lecteur, en le rapprochant de l’univers de celui-ci» et l’autre traducteur préfère une traduction plus littérale, donc il crée souvent des mots inconnus en traduisant, ce sont des «exotismes», autrement décrits par «laisser au texte son altérité» D’une part, le traducteur peut lui-même décider s’il préfère une traduction qui semble un texte original dans le cas où il choisit des termes connus ou s’il veut apprendre quelque chose d’une autre culture à ses lecteurs en maintenant les termes moins connus ou même inconnus, d’autre part, le traducteur est souvent instruit par un éditeur qui détermine si le texte doit être traduit littéralement ou plus librement. Souvent l’éditeur connaît ou détermine le but, la fonction, l’intention et le public de la traduction, mais parfois le traducteur le détermine lui-même. Cependant, pour pouvoir traduire il faut toujours avoir ces données.

Finalement, nous voulons souligner que le traducteur doit non seulement parfaitement maîtriser la langue source et la langue cible, mais encore bien connaître ces deux cultures. C’est même une exigence. Nous prenons un traducteur moyen comme modèle dans notre description des problèmes de traduction dans la partie suivante. Nous verrons les problèmes que ce traducteur pourrait avoir, bien qu’il maîtrise bien les deux langues et qu’il connaisse bien les deux cultures.

La traduction n'est pas exclusivement le passage d'une langue à une autre, mais le rapprochement de deux cultures, voire de plusieurs cultures. Un rapprochement qui n’exclut évidemment pas la notion d’écart que provoquent les interférences linguistiques et culturelles inhérentes à la praxis traduisante. Chercher les équivalents et les correspondants est certes un moyen qui garantit un transfert quelconque d’une langue à une autre, mais tenir compte uniquement de ces deux faits conduirait à anéantir toute dimension inter linguistique – et, partant, interculturelle – porteuse de significations nouvelles.
Les variations dialectales et culturelles, le phénomène de la remotivation, les contaminations de sens fréquents dans ce domaine, les différentes connotations qu’induisent les divergences socioculturelles entre communautés linguistiques, sont à prendre en considération pour la réussite (ou non) de la traduction. Ainsi, grâce à la traduction, la migration des idées (et des cultures) devient plus aisée. Par son biais, la charge culturelle de la langue source se superpose à celle de la langue cible. Et c’est là où réside, semble-t-il, l’importance de l’ « en-jeu » de toute action de traduction.
Participant de la mise en contact d’au moins deux langues, la traduction opère, sinon dans l’empire du plurilinguisme, du moins dans le royaume du bilinguisme. Que ce bilinguisme, ou ce plurilinguisme, atteigne chez le sujet de l’expérience traduisante à une certaine perfection est un credo sur lequel chacun tombera d’accord, mais les apories ne sont pas à minimiser non plus.

Cet article avait pour but de montrer que l’usage des proverbes marocains n’est pas un épiphénomène à reléguer trop rapidement dans les tiroirs d’une tradition orale dépassée. Les marocains et les Africains en général, gagneraient à revaloriser ces modes d’expression traditionnels comme les proverbes, qui visent à la fois l’éthique, l’esthétique et l’ouverture vers l’autre. En effet, comme nous l’avons montré, le dénouement du proverbe peut être compris comme le résultat d’un travail commun de créativité (émission individuelle du premier énoncé) et d’interactivité (restitution du second énoncé par l’interlocuteur). Dans un tel contexte, l’individu ne saurait se concevoir comme une entité fermée par rapport aux autres.
L’utilisation des proverbes marocains ne consiste pas seulement en la communication d’un message à décoder, mais en la modification et en l’élargissement de l'environnement cognitif mutuel des interlocuteurs. La compréhension d’un proverbe suppose donc un travail de reconstruction d'un modèle mental en relation avec celui de l’émetteur. Ce travail se fonde sur une certaine ouverture à l’intention de l’interlocuteur.
























BIBLIOGRAPHIE :



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-Faïza JIBLINE, proverbes et locutions proverbiales en usage à Marrakech, L’Harmattan, 2003.

-Leila MESSAOUDI, proverbes et dictions du Maroc, Ed. De Lunay, paris, Ed. Belvisi Agadi, 1987.

- Fatima Mellouk, traductions en français des proverbes marocains, Flsh Fès saïs maroc.

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- Ladmiral, Jean-René, Traduire : théorèmes pour la traduction, Paris, Petite Bibliothèque

-CAMILLIERI CARMEL, La communication dans la perspective interculturelle, dans Chocs de cultures, Paris, s.d.

- GUILBERT LUCILLE, Intermédiaires culturels et médiateurs de cultures, Laval, mars 1994 (document de travail inédit).

- NUGENT PA TRICK, Les impacts des différences culturelles sur le conflit et sur la gestion des conflits, dans Interculturels, 24 avril 1994, pp. 57-80.

- BÉART Charles, 1960, Recherches des éléments d'une sociologie des peuples africains à partir de leurs jeux, Présence Africaine, Paris, 147 p.

- BOURILLY Joseph, 1932, Eléments d'ethnographie marocaine, publié par Laoust E., Librairie Coloniale et Orientaliste Larose, Paris, 296 p. - Décrit la vieille charrue et joug de bois qui existent aussi comme jouets (p. 142-143).

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18/03/2008, 06:14 PM
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18/03/2008, 07:41 PM
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ÃÎí ÇáÝÇÖá åÔÇã ÇáåÇÔãí ÇáãæÖæÚ ÇáÐí ÑãÊ ÇáÎæÖ Ýíå íÓÊÍÞ ÇáÊäæíå æÇáÊÔÌíÚ¡ áÃä Èå ÅÓÊØÚÊ ÝÊÍ ÇáÈÇÈ Úáì ÌÒÁ¡ Åä áã äÞá ÇáÈÇÈ Úáì ãÕÑÚíå¡ ááÅÛÊÑÇÝ ãä ÇáËÞÇÝÉ æÈÇáÎÕæÕ ÇáÃãËáÉ ÇáÔÚÈÉ ÇáãÛÑÈíÉ. ßãÇ ÊÌÏÑ ÇáÅÔÇÑÉ Åáì Ãä ÊÑÌãÉ åÐÇ ÇáäæÚ ãä ÇáÃãËÇá íäã Úä ÝØäÉ ææÚí æÅÏÑÇß ßÈíÑ ÈÎÈÇíÇ æÃÓÑÇÑ ÇááÛÉ ÇáÝÑäÓíÉ. æßãÇ íÚáã ÇáÌãíÚ Ãä ÊÑÌãÉ ÇáÃãËÇá ÇáÔÚÈíÉ áíÓ ÈÇáÃãÑ ÇáÓåá æáÇ Çáåíä áÃäåÇ ÊÍÊÇÌ áãÚÑÝÉ ßá ãä ÇáËÞÇÝÊíä ãÚÑÝÉ ÌíÏÉ æßá ãÇáå ÕáÉ ÈÇáÌÇäÈ ÇáËÞÇÝí íÕÚÈ ÊÑÌãÊå áÅÎÊáÇÝ ÇáÚÇÏÇÊ æÇáÊÞÇáíÏ ...
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ãÍÈÊí¡
ÈÏÑ Ìãíá

åÔÇã ÇáåÇÔãí
19/03/2008, 01:48 AM
ÃÎí ÇáæÏæÏ¡ ãÍãÏ Èä ÃÍãÏ ÈÇÓíÏí ÃÔßÑß ÃæáÇ Úáì ÇáÊÑÍíÈ¡ æ ËÇäíÇ Úáì Êäæíåß ÈåÐÇ ÇáÚãá ÇáãÊæÇÖÚ¡ ÇáÐí ÑãäÇ ãä ÎáÇáå ÊÓáíØ ÇáÖæÁ Úáì ÈÚÖ ÇáãÔÇßá ÇáÊí ãä ÔÃäåÇ ÊÚÞíÏ ÚãáíÉ ÇáÊÑÌãÉ¡ Åä áã äÞá ÊÌÚáåÇ ãÓÊÍíáÉ ÃÍíÇäÇ¡ æ ãÇ åÐå ÅáÇ ÇáÈÏÇíÉ æ äÚíÏßã ÈÇáãÒíÏ Åä ÔÇÁ Çááå.
ãÍÈÊí.
æ ÇáÓáÇã Úáíßã æ ÑÍãÉ ÇááÉ æ ÈÑßÇÊå.

åÔÇã ÇáåÇÔãí
19/03/2008, 01:48 AM
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ãÍÈÊí.
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åÔÇã ÇáåÇÔãí
19/03/2008, 02:07 AM
ÇáÓáÇã Úáíßã¡ ÃÎí ÇáÝÇÖá ÈÏÑ Ìãíá ÃÔßÑß ÃæáÇ Úáì ÇáÊÑÍíÈ¡ æ ËÇäíÇ Úáì ßáãÇÊß ÇáÕÇÏÞÉ ÇáÊí ÊÕá Åáì ÇáÞáæÈ ÞÈá ÇáÚÞæá.
æ à ÛÊäã ÇáÝÑÕÉ áÃÞæá áß ãÈÑæß Úáì äÌÇÍß æ ÊÝæÞß Ýí ÇáÏÑÇÓÉ¡ æ ÃÊãäì áß ÇáãÒíÏ ãä ÇáÊÃáÞ.
ÃÎæßã åÔÇã.
ÏãÊã Ýí ÍÝÙ Çááå æ ÇáÓáÇã Úáíßã æ ÑÍãÉ Çááå æ ÈÑßÇÊå.

åÔÇã ÇáåÇÔãí
19/03/2008, 02:07 AM
ÇáÓáÇã Úáíßã¡ ÃÎí ÇáÝÇÖá ÈÏÑ Ìãíá ÃÔßÑß ÃæáÇ Úáì ÇáÊÑÍíÈ¡ æ ËÇäíÇ Úáì ßáãÇÊß ÇáÕÇÏÞÉ ÇáÊí ÊÕá Åáì ÇáÞáæÈ ÞÈá ÇáÚÞæá.
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ÈÏÑ Ìãíá
19/03/2008, 02:13 AM
ÔßÑÇ ÃíåÇ ÇáÕÏíÞ ÇáÛÇáí ÏãÊ ÝÎÑÇ æãáÇÐ æÐÎÑÇ áÃÈäÇÁ ÇáãÇÓÊÑ ÇáÃÛÑÇÁ.
ãÍÈÊí

ÈÏÑ Ìãíá
19/03/2008, 02:13 AM
ÔßÑÇ ÃíåÇ ÇáÕÏíÞ ÇáÛÇáí ÏãÊ ÝÎÑÇ æãáÇÐ æÐÎÑÇ áÃÈäÇÁ ÇáãÇÓÊÑ ÇáÃÛÑÇÁ.
ãÍÈÊí

ãÍãÏ ÝÄÇÏ ãäÕæÑ
19/03/2008, 02:06 PM
ÃÎì ÇáÚÒíÒ åÔÇã ÇáåÇÔãí
ÃÍííß Úáì åÐÇ ÇáÈÍË ÇáÌãíá æÇáãÝíÏ Ýì ÊÑÌãÉ ÈÚÖ ÇáÃãËÇá ÇáãÛÑÈíÉ æÇáÕÚæÈÇÊ ÇáÊì ÊæÇÌå ÇáÞÇÆã Úáì ÇáÊÑÌãÉ ÅÒÇÁ ÈÚÖ ÇáßáãÇÊ ¡ ÃÚÊÞÏ Ãä ÇáÊÑÌãÉ Ýí åÐå ÇáÍÇáÉ íäÈÛí Ãä ÊÊã ÈÊÕÑÝ áÊÝÇÏí ÇáßáãÇÊ ÇáÊí áÇãËíá áåÇ Ýí ÇááÛÉ ÇáãÊÑÌã ÅáíåÇ æíßÝí Ýí åÐå ÇáÍÇáÉ äÞá åÏÝ ÇáãËá æãÇíæÏ äÞáå ãä ãÚäì ¡ ÝÇáãÚÑæÝ ßãÇ áÇíÎÝì Úáíß Ãä ÇáÃãËÇá åí ÊáÎíÕ æÊßËíÝ áÍßãÉ ÈÇáÛÉ ÇÓÊÞÇåÇ ÔÚÈ ãä ÊÌÇÑÈå ÚÈÑ ÇáÓäíä ããÇ íÌÚá ÇáãÊÍÏË ÃÍíÇäÇð æãåãÇ ÈáÛÊ ËÞÇÝÊå íáÌà ÅáíåÇ ááÊÚÈíÑ ÚãÇ íæÏ Þæáå Ýí ÃÞá ÇáßáãÇÊ¡ áÐáß ÃÑì ÖÑæÑÉ Ãä ÊäÞá ÇáÊÑÌãÉ ÑæÍ ÇáãÚäí æÇáÍßãÉ ãä æÑÇÁ ÇáãËá ..
ÈÍË ÔíÞ æÈÅãÊíÇÒ ..ÓáãÊ æÊÞÈá ÊÍíÇÊí.
ÏßÊæÑ/ ãÍãÏ ÝÄÇÏ ãäÕæÑ
ÇáÃÓßäÏÑíÉ /USA :fl:

ãÍãÏ ÝÄÇÏ ãäÕæÑ
19/03/2008, 02:06 PM
ÃÎì ÇáÚÒíÒ åÔÇã ÇáåÇÔãí
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ÈÍË ÔíÞ æÈÅãÊíÇÒ ..ÓáãÊ æÊÞÈá ÊÍíÇÊí.
ÏßÊæÑ/ ãÍãÏ ÝÄÇÏ ãäÕæÑ
ÇáÃÓßäÏÑíÉ /USA :fl:

íæÓÝ ÃÍäÕÇá
20/03/2008, 02:15 AM
ÊÍíÉ ØíÈÉ ÃÎí åÔÇã ÇáåÇÔãí¡
ÝÚáÇ ÇáãÌåæÏ ÇáÐí ÞÏãÊå ÝÚáÇ Úãá ÌíÏ.
ãÍÈÊí

íæÓÝ ÃÍäÕÇá
20/03/2008, 02:15 AM
ÊÍíÉ ØíÈÉ ÃÎí åÔÇã ÇáåÇÔãí¡
ÝÚáÇ ÇáãÌåæÏ ÇáÐí ÞÏãÊå ÝÚáÇ Úãá ÌíÏ.
ãÍÈÊí

åÔÇã ÇáåÇÔãí
20/03/2008, 03:36 AM
ÇáÓáÇã Úáíßã æÑÍãÉ Çááå æÈÑßÇÊå
ÃÎí ÇáÝÇÖá¡ ÇáÏßÊæÑ ãÍãÏ ÝÄÇÏ ãäÕæÑ ÃÔßÑß ÌÒíá ÇáÔßÑ Úáì ÊÍíÊß ÇáÚØÑÉ æ ãáÇÍÙÇÊß ÇáäíÑÉ.
æÊÞÈáæÇ ÃÓãì ÊÍíÇÊí.
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åÔÇã ÇáåÇÔãí
20/03/2008, 03:36 AM
ÇáÓáÇã Úáíßã æÑÍãÉ Çááå æÈÑßÇÊå
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æ ÇáÓáÇã Úáíßã æÑÍãÉ Çááå æÈÑßÇÊå.

åÔÇã ÇáåÇÔãí
20/03/2008, 03:44 AM
ÇáÓáÇã Úáíßã¡ ÃæáÇ ãÑÍÈÇ Èß Ýí ãäÊÏíÇÊ æÇÊÇ¡ æÊÍíÉ ÃÎæíÉ æÊÇæíÉ¡
ÃÎí ÇáÝÇÖá íæÓÝ¡ ÔßÑÇ Úáì ÅÊÑÇÁß¡ æ ÊÔÌíÚß.
ÊÍíÊí.
ÃÎæßã åÔÇã

åÔÇã ÇáåÇÔãí
20/03/2008, 03:44 AM
ÇáÓáÇã Úáíßã¡ ÃæáÇ ãÑÍÈÇ Èß Ýí ãäÊÏíÇÊ æÇÊÇ¡ æÊÍíÉ ÃÎæíÉ æÊÇæíÉ¡
ÃÎí ÇáÝÇÖá íæÓÝ¡ ÔßÑÇ Úáì ÅÊÑÇÁß¡ æ ÊÔÌíÚß.
ÊÍíÊí.
ÃÎæßã åÔÇã