فضول / عربي/ فرنسي .
قصة قصيرة / عربي / فرنسي
كتبها محمد بروحو
ترجمتها إلى الفرنسية زهور النادي
فضول
صحوت من غفوتي ، على ترنيمة لامست سمعي برفق، ترنيمة كان يصاحبها حفيف أقدام تواصل الخطى..
عاشقان يؤثثان فضاء الحديقة.. يتمايلان ويتغازلان، في جنون بهي وحنان زائد. تتبعتهما بنشوة أعادت لي ذكرياتي، ذكريات العشق والوله، في فتون ذاك الزمان.. كانت الفتاة تلاعب أوراق الشجر.. والفتى الذي يخاصرها، يتحسس أناملها الفضية الناعمة، يداهما كانتا متشابكتين، وكتفاهما متلاصقين..
ائتزرت رجلا كان يراقبهما.. يلتفت يمينا و يسارا. يدور هنا وهناك، يلاعب عكازه في انتشاء وفروسية.. يحدق فيهما، يتتبع خطواتهما.. كان جمالها يؤنس المكان الموحش، فيما كان شعرها الحريري يغازل نسيم المساء.. لازال الرجل يراقبهما.. ما أثارني وأثار فضولي .. تبسمه مرة وتجهمه مرات أخرى. شفتاه لا تكفان عن الحركة.. تباعد العاشقان قليلا، ثم رجعا.. افترشا مكانا قبالتي.. استغلت اللحظة، نجشت ورقة من جيب قميصي، وضعت قلما بين أناملي.. وبدأت أرمرم ملامحهما.. يخاطبها:
- سعيد أن تكوني بجانبي..
تتأمله بشوق ثم تقول:
- وأنا كذلك..
سارقت النظر إليهما ثم إلى الرجل الذي وجدته قد انزوى وراء شجرة غلظ جدعها، وكثرت أغصانها.. هاهما يتلامسان، يتهامسان في جنون وحنان.. يسترق الرجل النظر إليهما.. يحاول أ لا تفلت منه أي حركة من حركاتهما.. أنا الآخر أحاول أ لا تفلت مني أي حركة من حركاته.. يهوي تجاه الأرض ثم يصعد.. خلته يجمع أحجارا لرجمهما.. اتجها نحو باب الحديقة، الساعة الثامنة مساءا.. يبدأ سيره وراءهما.. أسرع أنا الآخر في اتجاه مخالف نحو الباب.. أشبع فضولي أراقبه ثم أراقبهما.. يقتربان من باب الحديقة.. يخرجان.. بحثت عن الرجل الذي كان يراقبهما لم أجده.. استندت على باب الحديقة.. تاه تفكيري فيما شاهدت.. أفكر في أمر الرجل وأمر العاشقين.. يشعرني باب الحديقة حين لامس سمعي.. صوت الحارس، يطلب مني أن ابتعد.. حان وقت إقفال الحديقة..
استدرت.. تبسمت وسخرت من نفسي حين رأيت أن الذي يقفل باب الحديقة هو الرجل الذي كان يراقبهما..

Frivolité

Je suis sorti de mon somnolence au son d’une chansonette qui a touché mon oreille avec douceur, accompagnée d’un bruissement de pas .
Deux amoureux se promenèrent dans le jardin. Ils se regardèrent amoureusement, je suis tombé en extase devant cette scène qui a fait revenir mes jeunes années de caprices, mon enthousiasme juvénile.
La jeune fille s’amusait avec les feuilles des arbres quand au jeune homme qui la tenait par la taille, lui tâtait les doigts avec douceur.
La main dans la main, ils marchèrent côte à côte.
J’ai remarqué qu’un homme était entrain de les observer ; il tournait à gauche, à droite, regardait par ci-par là, il jouait avec sa canne avec orgeuil et ardeur.
La fille était une beauté qui a rendu l’endroit d’un charme étrange. Ce qui m’a frappé et a provoqué ma curiosité, était le comportement de cet homme qui les observait ; il souriait puis fronça les sourcilles, ses lèvres ne cessaient de se remuer ; il parait que cet homme avait gros sur le coeur !
Voilà les deux amoureux qui se sont éloignés puis au bout d’un petit moment ils sont revenus et se sont assis en face de moi. J’ai profité du moment et j’ai sorti de la poche de ma chemise une feuille de papier, j’ai pris un stylo et j’ai commencé à tracer leurs traits.
Il lui disait : « je suis heureux que tu sois avec moi ».
Elle le scrutait avec passion et répondait d’une voix caressante : « moi aussi ».
Je les ai regardé puis j’ai regardé ce frivole ; ce dernier s’est mis derrière un gros arbre feuillu. Alors que les deux amoureux étaient entrain de se regarder d’un air caressant, de se chuchoter, le curieux les observait. Il faisait de son mieux pour ne pas rater la moindre de leurs gestes. En ce qui me concernait, j’essayais de ne pas rater la moindre à lui. Il se baissait puis il se tenait debout. J’avais l’impression qu’il ramassait quelque chose. Peut-être va t-il les chasser à coups de pierres. ? !
C’était vingt heures. Le couple s’est dirigé vers la porte du jardin. Encore une fois cet homme les suivait. Quand à moi j’ai précipité la direction contraire pour joindre la porte moi aussi. Je satisfaisais ma curiosité en les observant. Enfin le couple joignait la porte du jardin, le voilà parti... J’ai cherché l’homme qui les surveillait, il n’était nul part. J’ai appuyé sur la porte du jardin. J’étais perdu dans mes pensées ; j’ai resté pensif au sujet de la relation entre ce couple et cet homme qui les surveillait, lorsque une voix m’a fait sortir de ma stupéfaction ; c’était le gardien du jardin qui me demandait de s’éloigner de la porte ; c’était l’heure de la fermeture.
Je me suis retourné vers lui... J’étais la risée de moi-même quand j’ai découvert que ce gardien : c’était lui même le frivole.