Tanger et Hercule de la grotte
Poème de Mustapha DAOU
Traduction de Mustapha KOUARA
,Demain, dans un élan hardi
Se soulèvera Hercule de la grotte
Du cocon d’une métaphore
Ainsi qu’un oisillon dans les airs
Il nagera dans la joie de vaincre
L’épreuve des douze travaux
:Il partira à la recherche d’une cité
Pas si loin du berceau d’un pauvret
Qui de ses bras avait soutenu le ciel
,Et, amoureux de charme, de beauté
Avait repu son regard d’une chevelure
Et en un haut rocher fut transmuté
Ainsi voulait-il vaincre les fières cimes
A la géniture d’un dieu marin
Elle fut offerte sur plateau de noce
Mise sur pied, le regard sur deux mers
Toutes voiles déployées
Ses bateaux sillonnent les flots
En quête de gammes azurées
Entre les ports de la Méditerranée
Front à front avec l’immense horizon
Au bout de ses routes, un désert de soie
Du vieux continent elle berce
Dans une étreinte les mouettes
A l’écoute des arts et savoir d’Orient
Elle récite le psaume de Nostalgie
Qu’elle emporte de son port
Vers d’autres ports, au monde entier
A cheval sur l’écume blanche et salé
De ses vagues magiquement atlasiques
Ses routes étaient empruntées
Entre vent, hôte et voisin
,Par le tendre chamelier
Un jeune cheval échappé
A qui sa Leila manquait
Il voulait qu’elle lui apporte
Le feu du brasier de l’oncle
Son paysage renvoie les lumières
Ses minarets s’élancent vers le ciel
Sous l’aile du Maître universel
Elle abrite dans son sein la gloire
Passèrent par là et Moussa et Tariq
Parés de lauriers et cambrés
Sur leurs beaux chevaux
Aussi rapides qu’un oiseau
Sur les toupets, le bien s’annonçait
Son fils parcourait le monde
Pétri de savoir et de souvenirs
En revenant de ces pays lointains
Les transcrivit en tatouages
Pour l’histoire, sur des parchemins
Les hirondelles du printemps
Et non les chauves-souris
Y voltigent de nuit, entre lampadaires
Le destin arrête son choix
Pour qu’elle devienne ainsi
Ce pertuis par où voudraient passer
Les lionceaux d’un continent
Déjà leurs rêves les ont précédés
Déjà leurs ancêtres ont traversé
Plusieurs des fils ne traversent guère
,Demain, dans un élan hardi
Se soulèvera Hercule de la grotte
Du cocon d’une métaphore
Il verra l’étendue toute fortifiée
Et bien reluisante de splendeur
Elle chante à voix douce et témoigne
Que les hirondelles du printemps
Et non les chauves-souris
Y voltigent de nuit, entre lampadaires
Que des lionceaux en quête de pâtures
Partout où elles se trouvent
Persévèrent en traversant
Insoucieux des soubresauts de l’infortune
Aussi rudes que les douze travaux
Par des terres nues ou herbues
En rasant le dos d’un pauvret
Qui avait tenu de ses bras le ciel
Et avait repu d’une chevelure le regard
Et en un haut rocher fut transmuté
Il plante arbres et herbages
Et pleuvent des perles de fines pluies
Et viandent les troupeaux des héros géants
Qui se redressent de toute leur stature
Et, à l’appel, prennent des aigles l’allure
,Demain, dans un élan hardi
Se soulèvera Hercule de la grotte
Du cocon d’une métaphore
Il verra l’étendue toute fortifiée
Et bien reluisante de splendeur
C’est par là que l’on passe
,Par des portes isolées
Par le rêve
Vers où l’on doit persévérer
Depuis qu’elle fut offerte sur plateau de noce
Revêtue de l’élégance d’un vrai monument
Elle s’avançait en traînant
Sa queue d’écureuil
,Par la porte de la grotte
,Vers des pays lointains
Vers le flanc raide du pauvret
Vers ce pertuis où des langues
,Naissent, s’élèvent puis se perdent dans les airs
Vers cette trace des pommes d’or
Vers la délivrance, vers des paradis
Puis vers l’esprit des cendres
Vers une trace de pomme
Entre diadèmes de laurier
Sur des ponts jetés qui jamais
Ne se lasseront de traversées
Sauf d’une larve
Dans un cocon
Dans une grotte
D’un port ouvert à tous les vents
Vers le parc de Dolly
Où des êtres se métamorphosent
Où Hercule par clonage se reproduit
:Et il se soulèvera
,Demain, dans un élan hardi
Hercule de la grotte ressurgira
Il verra le paysage de pics hérissé
Lançant de vifs reflets de splendeur
Ses minarets pointent vers le ciel
Sous l’aile du Maître universel
C’est par là que l’on passe
Par des portes isolées
Entre lampadaires, voltigent de nuit
Non de Pandore les chauves-souris
Mais les hirondelles du printemps
!Promesse aux voiles déployés
Elles trouveront bon mouillage
Aux abords de vastes rivages
Si attachant, si généreux
Ils s’étendront sur un relief
,Du vert de l’espérance tapissé
Jusqu’au cœur battant de l’espoir
المفضلات